Chroniques·Non classé

Forbidden

Auteure : Tabitha Suzuma

Editions : Milady romance

Résumé :

Maya et Lochan ne sont pas des adolescents comme les autres. Élevés par une mère alcoolique et instable, ils sont livrés à eux-mêmes et n’ont d’autre choix que d’élever seuls le reste de la fratrie. Forcés de devenir adultes plus tôt que prévu, ils se soutiennent dans l’adversité et finissent par tomber amoureux. Lochan se sent seul au monde, et Maya est la seule à pouvoir le comprendre. Conscient de la monstruosité de cet amour, Lochan est prêt à tout pour bâillonner le désir et les sentiments que sa sœur lui inspire. Mais comment résister alors que Maya a besoin de lui autant qu’il a besoin d’elle ? Est-ce un crime de s’aimer si fort ?

Avis :

Hello !

On se retrouve aujourd’hui pour un nouvel avis sur un livre assez particulier et tabou. Avant toute chose, je tiens à vous dire que ce livre traite d’un frère et d’une sœur amoureux l’un de l’autre. C’est un sujet assez dérangeant c’est vrai. Mais j’ai vraiment eu envie de le découvrir. J’aime m’ouvrir à toutes sortes d’histoires d’amours possibles ou même impossibles. Je tenais à vous en avertir avant que vous vous lanciez. Tout est dit dans le résumé de toute façon.

Lochan alias Lochie est le premier qu’on découvre et celui que l’histoire met le plus en avant. Dès les premières pages, il m’a touché. Il est sensible et timide à un point presque maladif. A l’écrit, il décroche les meilleures notes possibles. Mais dès qu’il s’agit de s’exprimer à l’oral devant tout le monde, il perd tous ses moyens. Et il est bien conscient que pour sa vie future, il devra vaincre cette timidité. Chez lui, entouré de ses frères et sœurs, il est lui-même. Il se libère.

« Un écran invisible me sépare d’eux, et derrière cette paroi de verre, je hurle silencieusement pour qu’on me remarque, qu’on se lie d’amitié avec moi, qu’on m’aime. »

Maya c’est non seulement la sœur mais surtout la meilleure amie de Lochan. Ils ont toujours été là l’un pour l’autre. Avec seulement 13 mois d’écart, ils ont toujours été très proches. Tout partagé. Ce sont les seuls à se comprendre mutuellement. Leur complicité est tellement belle. L’un sans l’autre, ils ne sont rien. Et même-si leur amour est interdit, on arrive à tout de même l’accepter parce qu’ils sont plus partenaires que frères et sœurs. Ils se partagent les tâches comme un couple le ferait.

« Pendant tout ce temps, je dois afficher un visage joyeux, mais j’ai parfois peur que le masque tombe. Maya est la seule avec qui je peux vraiment être moi-même. Nous partageons ensemble le fardeau, et elle est toujours avec moi. Je ne veux pas avoir besoin d’elle, ni dépendre d’elle, et pourtant c’est le cas, je n’y peux rien. »

Lochan et Maya vivent dans un logement social avec leurs 3 autres frères et sœur depuis le départ de leur père il y a maintenant 5 ans, les laissant seuls avec une mère alcoolique et immature. A la maison, c’est eux qui sont les parents. Il gère tout de front à seulement 17 et 16 ans. Ils luttent pour ne pas se faire remarquer par les services sociaux et se retrouver tous séparés.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que chez eux l’ambiance est survoltée entre Tiffin, 8 ans et hyperactif, l’adorable Myla, 5 ans : la touche d’innocence de l’histoire, et Kit, 13 ans, en âge de défier toutes les limites. C’est une famille extraordinaire et tellement touchante. J’ai trouvé les personnages tellement réels et attachants chacun à leur manière. Et j’ai adoré l’évolution de Kit. Lochan et Maya sont incroyables. Même-si parfois ils aimeraient se retrouver sans aucune responsabilité, ils aiment plus que tout leur famille.

« Lorsqu’on est ensemble, on ne fait de mal à personne, mais, séparés, c’est comme si toute lumière en nous s’éteignait. »

Cette histoire est tout simplement bouleversante et d’une profondeur déconcertante. J’ai eu la gorge serrée à de nombreuses reprises durant ma lecture. Et les larmes ont fini par couler. Je l’ai fini hier et j’ai encore du mal à m’en remettre. C’est une claque monumentale. Un amour si fort mais malgré tout si fragile face au regard des autres. J’ai été traversée par tellement d’émotions. Je ne m’attendais pas à autant. Rien qu’en vous écrivant ces quelques lignes, j’ai les larmes aux yeux. Un livre si beau et en même temps si triste. Chacun des personnages me manque déjà.

« Non, je n’écouterai pas le tictac de la bombe à retardement qui résonne dans ma tête, non, je ne penserai pas à l’avenir, ce profond gouffre noir dans lequel aucun de nous deux ne peut exister, ensemble ou séparés… »

Ne vous attendez pas à une histoire pleine de rebondissements. On suit principalement la peur des héros face à leur différence et leur petite famille. Mais on ne s’ennuie pas. On vit tout avec eux. On apprend à les comprendre. L’écriture de l’auteure est vraiment belle et percutante. Elle a su trouver les mots justes pour nous émouvoir. C’est une histoire dont on ne ressort pas indemne. Une histoire qui chamboule et qui met à mal toutes nos idées. C’est un livre qui restera ancré en moi, que je ne pourrais pas oublier.

« C’est mon âme sœur, l’air que je respire, ma raison de vivre. J’ai toujours su que je l’aimais plus que tout, et pas seulement d’un amour fraternel. »

Si vous cherchez une lecture différente, cette histoire est faite pour vous. Je vous le recommande vraiment. Ne partez pas avec trop d’à priori. Vivez l’histoire avec Lochan et Maya et vous comprendrez. Ne les condamnez pas dès le début. Ils n’ont rien décidé. C’est juste deux être perdus qui ont dû murir bien trop vite et jouer le rôle de parents au lieu de celui de frère et sœur. Et petit à petit, ils ont oublié ce lien.

« Te voir, te côtoyer au quotidien sans pouvoir rien faire, c’est comme un cancer, un cancer qui grandit en moi, ronge mon corps et mon esprit. »

Note : 5/5

Citations :

« Je ne veux pas que Kit ait honte de moi ! Je ne veux pas qu’il me déteste, même s’il me semble parfois le haïr moi-même. Mais ce petit gosse perturbé, pétri de colère et de frustration, n’en demeure pas moins mon frère, il fait partie de ma famille, et la famille représente ce qu’il y a de plus important dans la vie. Mes frères et sœurs ont beau me rendre fou quelquefois, nous sommes du même sang, ils sont tout ce que je connais, ma fratrie, c’est une partie vitale de moi. Ils sont toute ma vie. Sans eux, je suis seul au monde. »

« J’étais si fort, avant. Capable de surmonter toutes les petites choses, les détails, la morne routine, jour après jour. Mais je ne m’étais jamais rendu compte que je tirais cette force de Maya. C’est parce qu’elle était à mes côtés que j’y arrivais, nous tenions tous deux la barre, l’un épaulant l’autre s’il fléchissait. Nous passions certes le plus clair de notre temps à nous occuper des petits, mais, sous la surface, nous prenions vraiment soin de l’autre, et cela rendait le tout supportable. »

« C’est l’impasse dans laquelle nous sommes qui me terrasse, l’horreur dans laquelle nous venons de plonger, le désespoir de savoir qu’il ne me sera jamais permis d’aimer Maya comme je le voudrais. »

« Il n’y a ni loi ni barrière pour les sentiments. Nous pouvons nous aimer aussi profondément que nous en avons envie. Notre amour, Maya, personne ne pourra jamais nous le prendre. »

« Ce garçon, cet homme, que je tiens dans mes bras est devenu une partie de moi. Ensemble, nous possédons une nouvelle identité : nous formons les deux parties d’un même tout. »

Elsa

 

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